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Sommaire

I / La phytoépuration: qu'est ce que c'est ?

- Définition

- Déchet nettoyés

- Cycle de l'azote

- Pourquoi les bactérie sont autour des racines

 

II / Points positifs

- prix

- durabilité

- maintenance

- esthétisme

- rendement

- point écologique

- installation

I / La phytoépuration: qu'est ce que c'est ?

Définition

La phytoépuration est un ensemble de techniques mettant à profit des processus naturels pour filtrer les eaux usées. Ce processus est possible grâce à un écosystème complexe appelé la rhizosphère, englobant grand nombre de relations symbiotiques ou libres entre les plantes et les bactéries de la rhizosphère. Il s'agit aussi d'une station d'épuration appelée par filtre planté de macrophyte (Ensemble des plantes aquatiques macroscopiques, visibles à l'oeil nu).

 

Ethymologie:

  • phytón - grec ancien = « végétal »

  • espurer - ancien français = « purger » / « purifier »

Quels sont les déchets filtrés ?

Schéma du cycle de l'azote à partir du site:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_l%27azote

Assimilation de l'azote par la plante, d'après le site:

http://www.biodeug.com/licence-12-physio-vegetale-partie-1-chapitre-3-nutrition-azotee/

 

Les bactéries présentes autour des racines des plantes minéralisent et dégradent la matière organique (à base de carbone) contenue dans l'huile (C18H3402), les déjections ou le glucose (C6H12O6). Cette matière organique est alors assimilable par les plantes pour leur développement.

 

Filtration des déchets solides de tailles importantes

Avant d'aborder le rôle de la plante au sein du processus de phytoépuration, évidemment il est nécessaire de rappeler l'importance du granulat, du sable et de la terre dans le filtrage des déchets de grandes tailles. En effet la finesse du sable et de la terre permet de retenir les déchets solides : plastiques. Les deux matériaux ont donc la tâche d'un tamis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cycle de l'azote (en dehors du principe même de la phytoépuration)

 

L'azote est un élément essentiel pour la vie sur Terre constituant l'atmosphère à 78% sous sa forme moléculaire diatomique N2. On le retrouve dans les acides aminés des protéines, les base azotées des nucléotides de l'ADN et de l'ARN et les molécules chlorophylliennes importantes pour la photosynthèse. La plupart des êtres vivants ne pouvant pas assimiler l'azote sous sa forme gazeuse, le cycle comprend de nombreuses étapes pour le rendre utilisable par tous les organismes grâce à l'actions d'enzymes et de micro-organismes.

 

1- La fixation de l'azote

 

Certaines bactéries comme des Rhizobium, vivant sur les racines des plantes, d'autres bactéries libres (Azobacter) ou bien des cyanophycées (Anaboena) parviennent à convertir l'azote atmosphérique en ammonium NH4+ assimilable par les plantes et les animaux. Cela se fait notamment par le biais de l'eau (H2O) présente dans le sol. L'autre partie de l'ammonium, inutilisée par ces organismes, réagit avec des ions hydroxyles pour former de l'ammoniac gazeux NH3. Cette réaction est possible grâce à un apport d'énergie issue de la photosynthèse: d'où le rôle essentiel de la plante dans le cycle de l'azote.

 

2N2 + 3 CH20 + 3H2O → 4NH4+ + 3CO2 

azote       matière            eau           ammonium    dioxyde de

              organique                                                  carbone

 

NH4+ + OH- → NH3 + H2O  

ammonium hydrogène ammoniac eau

 

 

 

 

 

 

 

 

2- L'ammonification

 

L'ammonification s'effectue quand une bactérie ou un champignon transforme le N2 ou l'azote combiné (azote sous toutes ses formes sauf N2), présent dans les excréments et les cadavres d'animaux sous forme d'ions ammonium (NH4+). Le sol contient une certaine bactérie qui utilise des enzymes pour réaliser cette transformation. En effet, les ions ammoniums étant des cations se lient, grâce à l'attraction électrostatique entre deux corps de charge opposées, aux particules de la terre. Dans un système de phytoépuration, les déchets des végétaux (feuilles et racines) essentiels au cycle de l'azote, sont remplacés par les déchets humains.

 

3- La nitrification

 

Les ions ammonium ne pouvant servir aux végétaux car ils sont liés à la terre, nécessitent d'être transformés en ions nitrates pour être assimilables par les plantes qui en dépendent. Cela se fait par le biais de bactéries (nitrobacter) présentent dans le sol qui convertissent d 'abord NH4 en nitrite (NO2-) puis en nitrates (NO3-); il s'agit d'une réaction d'oxydation par catalyse enzymatique qui a lieu en présence d'eau.

 

2NH4+ + 3O2 → 2NO2- + 2H2O + 4H+

Ammonium  oxygène       nitrite            eau     hydrogène

2NO2- + O2 → 2NO3-

Nitrite       oxygène       nitrate

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4- L'absorption d'azote par les végétaux (l'assimilation)

 

Grâce à leurs racines, les végétaux parviennent à absorber le nitrate et l'ammonium présents dans le sol ou dans l'eau.

Cette étape consiste en la filtration des nitrates dans l'eau. En effet les nitrates transformés en nitrites par des micro-organismes réducteurs (c.f: étape au-dessus), peuvent se révéler nocifs. Les micro-organismes qui transforment le nitrate en nitrite sont présents près des plants. Mais via la fin du cycle, ces nitrites sont transformés de nouveau en azote et ne pose plus de problème. Or si ce prélèvement des nitrates par la plante n'avait pas lieu, alors les sols et plus particulièrement l'eau, resteraient de forte concentration en nitrates. Des micro-organismes (bactéries) similaires à ceux présents autours des racines, se trouvent aussi au sein du corps humain: dans le tube digestif. Par le même processus les nitrates seraient transformés en nitrites et le corps humain serait donc directement touché par ces éléments dangereux.

Les bactéries des filtres nitrifient, et dans certaines conditions dénitrifient, mais ce que qu'absorbe la plante est très faible au regard de la charge entrante, et ne constitue pas le processus de phytoépuration. Les stations de phytoépuration classiques de deux filtres verticaux ne dénitrifient pas, car il n'y a pas de phase anaérobie et il y a donc des concentrations élevées en nitrates à la sortie (mais plus d'azote organique). Les phytoépurations qui dénitrifient ont dans le circuit un filtre à écoulement horizontal qui fonctionne en anaérobie partielle.

  •       filtre vertical: excellente nitrification, excellente oxydation de la matière organique carbonée, abattement de la DBO5 et de la DCO (indicateurs de matières organiques), mais faible dénitrification d'où la présence des nitrates à la sortie du filtre.

  •      filtre horizontal : faible nitrification, faible oxydation des MO, mais bonne finalisation de la dénitrification de l'azote en N2, doit obligatoirement être précédé d'un filtre vertical.

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour être assimilable par les plantes, l'azote doit se réduire à la forme NH4+. Lors de l'assimilation, NO3- présent dans les racines donne des amides à la base de la protéine. Ils seront ensuite transportés par le biais du xylème (permet de faire circuler la sève des racines vers les feuilles) vers les tiges et les feuilles. Cela permet donc à la plante de se nourrir mais également de faire son métabolisme; c'est-à-dire, d'échanger de la matière et de l'énergie avec son milieu.

 

5- La dénitrification

 

La dénitrification correspond à la transformation de nitrate en diazote par le biais de bactéries. L'azote de nouveau formé retourne dans l'atmosphère accompagné de dioxyde de carbone CO2 et d'oxyde d'azote N2O.

4NO3- +5CH2O + 4H+ → 2N2 + 5CO2 + 7H2O

nitrate         matière     hydrogène      azote      dioxyde          eau

                 organique                                      de carbone

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La phytoépuration permet donc de réintégrer dans son cycle biogéochimique l'azote contenu dans nos déchets (dessin ci-dessous). Il n'est ainsi plus considéré comme polluant mais comme une source de nutrition pour les plantes. En effet, le nitrate NO3- étant un ion négatif s'accompagne d'un cation comme du calcium Ca2+, du magnésium Mg2+ ou du potassium K+ permettant la croissance de la plante et l'amplification de ses capacités épuratoires. La croissance de la plante sous l'effet des nitrates est visible par les "marées vertes" où les algues connaissent une prolifération importante dû aux rejets de nitrates contenus dans les engrais azotés utilisés par les agriculteurs. Ce nitrates rejoint ensuite les rivières pour finir par se déverser dans la mer. Les algues profitent de ce nitrate pour leur croissance. Ainsi cet élément peut être bénéfique lorsqu'il est utilisé avec raison mais peut poser des problèmes très importants lorsqu'il est en excès. L'azote est issu, à l'échelle des eaux usée traitées par notre système, de notre nourriture et de certains de nos déchets. A l'échelle de l'eau présente dans l'environnement, l'azote est principalement issu des cultures.

 

Image de synthèse de la nitrification à partir de l'animation du site: http://vro.agriculture.vic.gov.au/dpi/vro/vrosite.nsf/pages/soilhealth_nitrogen-cycle

Dessin des principaux aliments contenant de l'azote.

Pourquoi des bactéries sont-elles présentes autours des racines ?

Les bactéries sont essentielles dans le nettoyage des déchets des eaux usées. Pour que le métabolisme des bactéries fonctionne il est nécessaire qu'il y ait du glucose. Or dans l'eau usée de particulier, du glucose est présent. Ainsi l'utilisation de bactérie pourrait permettre de filtrer ce glucose. Mais comment localiser les bactéries ? Dans la nature, seul les organismes autotrophes en carbone (qui utilisent du carbone oxydé pour réaliser leur métabolisme) soit les plantes, produisent du glucose. Les racines des végétaux contiennent du glucose à l'origine d'un mécanisme complexe (voir ci-dessous) et lorsque les racines se dégradent, elles libèrent cet élément essentiel aux bactéries: nous savons donc que des bactéries sont localisées au niveau des racines des plantes. Voilà pourquoi les plantes sont utilisées comme support aux bactéries et ainsi être la base de la phytoépuration.

CO2 + O2 

Arbre ou végétal

H2O + ions 

minéraux

Phloème:

sève élaborée

- 80% d'eau

- 20% assimilat de la photosynthèse (glucose)

Xylène:

sève brute

- 99% d'eau

- 1% d'ion minéraux

CO2 + O2

Pour comprendre la présence de glucose au niveau des racines, il est nécessaire d'interpréter les différents échanges qui s'opèrent entre les feuilles et les racines des végétaux. En effet différents métabolismes sont à l'origine de la création d'éléments qui peuvent être ensuite échangés au sein de l'arbre lui même mais aussi à l'extérieur de l'arbre. Les différents métabolismes se localisent au niveau des racines et des feuilles. Ainsi des échanges s'opèrent entre-eux par l'intermédiaire de deux "canaux":

- Xylène: de la sève brute, constituée de 99% d'eau et d'ions minéraux, est amenée des racines aux feuilles pour permettre le bon fonctionnement du métabolisme de la feuille (voir ci-dessous).

- Phloème: de la sève élaborée, constituée de 80% d'eau et de 20% d'assimilat de la photosynthèse (saccharose = glucose + fructose), est transmise des feuilles aux racines pour permettre aux racines d'assurer leur métabolisme elles aussi (voir ci-dessous).

Le métabolisme de la feuille (photosynthèse) est donc à l'origine de la présence de glucose dans la racine. Et ainsi de la présence de bactéries autour des racines.

Cellule de garde

Cellule

chlorophyllienne

CO2

Stomate

Cellules végétales

mitochondrie

chloroplaste

CO2

Cycle

de 

Calvin

Jour

Nuit

=

Noyau

Paroi

végétale

membrane cytoplasmique

Zoom sur une cellule végétale

Thylacoïde

Chloroplaste

grain d'amidon

mitochondrie

glucose

saccharose

La photosynthèse ayant lieu dans le chloroplaste permet la transformation de CO2 en glucose via le cycle de Calvin. Ce glucose sera ensuite exporté vers le reste des cellules de la plante via le tube criblé du phloème. Dans le cadre de notre étude le glucose arrivant aux cellules racinaires permettra de régénérer les tissus cellulosiques racinaires (cellulose = assemblage de glucose) ou d'assurer une réserve de matière organique durable sous forme d'amidon ou de saccharose dans les tubercules (pommes de terre, betterave à sucre). Par ailleurs le glucose peut aussi être utilisé par les mitochondries des cellules pour générer de l'énergie sous forme principale d'ATP. 

Lors de la croissance racinaire des fragments de racines se décrochent, libérant alors (après rupture des liaisons entre les glucoses permise  par une libération d'enzymes par les bactéries) des molécules de glucose dans la rhizosphère. ces glucoses seront ensuit utilisés par les bactéries pour assurer leur métabolisme. Ceci justifie leur présence au niveau des racines de plants.

Retenez que le rôle des plantes est avant tout d'apporter le gîte (racines) le couvert (certains exsudats) et l'oxygène (substrat aéré, roseaux fournisseur d'O2) aux BACTERIES QUI FONT LE NETTOYAGE. La phytoépuration est une culture de bactéries qui est potentialisée, optimisée, et intensifiée par la culture du roseau.

 
II / Points positifs
 
- Prix
 
L'aspect économique concernant ce système de traitement des eaux usées est tout à fait raisonnable pour les petites collectivités. Plusieurs communes ont donc choisi cette solution ; le village de Pujo dans le Sud de la France qui compte 600 habitants a installé une station de phytoépuration dès 2007 pour un coût de 308 000€ tandis que « pour une station d'épuration classique il aurait fallu dépenser 150 000€ de plus » avouait alors le maire, dans un article du quotidien La dépêche. En effet, l'investissement est minimal grâce à une maintenance facile, des installations moins coûteuses et une faible consommation d'électricité. Ainsi, même les particuliers peuvent en bénéficier avec un coût de 7 000 à 10 000€ en moyenne pour une maison de 5-6 personnes.
 
- Durabilité
 
La durabilité d'un système est sa capacité à durer dans le temps. Ainsi, on peut dire que la phytoépuration est un processus durable conçu pour vivre plus de 20 ans, quelque soit le temps, sans avoir à remplacer les matériaux utilisés.

 
- Maintenance
 
Le fonctionnement d'un système de traitement des eaux usées tel la phytoépuration est d'une grande simplicité. Seul le curage de la couche de matière organique compostée qui s'accumule en surface est à réaliser tous les 10 ans (10 cm d'épaisseur de matière organique) afin de laisser respirer le filtre. Ce geste, ainsi que la coupe des roseaux annuelle, peut alors être exécuté par les employés communaux qui n'y consacrent que très peu de temps. La maintenance est donc un avantage pour ce système contrairement à une station à boues activées qui demande davantage de travail ou à une fosse septique qui nécessite un entretien régulier.

 
- Esthétisme
 
Encore une fois, la comparaison entre une station d'épuration et un système de phytoépuration est à l'avantage de cette dernière méthode. L'esthétisme est en effet un atout majeur qui doit permettre dans de nombreux cas l'installation de ce dispositif. Aussi, certains particuliers et certaines communes adoptent ce principe de plantes épuratoires pour assainir l'eau dans laquelle ils se baignent. En effet, les piscines naturelles sont, aujourd’hui, revendiquées pour une question d'écologie d'une part mais certainement d'esthétisme d'autre part.

 
- Rendement
 
Le rendement épuratoire par la phytoépuration est très efficace par rapport à une station de lagunage en ce qui concerne l'abattement des matières en suspension, de la DBO5, de la DCO ainsi que du nitrate (cf. réponse négative-II/les points positifs-l'espace occupé). Ce rendement est valable tout au long de l'année même si les capacités épuratoires augmentent en fonction de la température, l'hiver les molécules épuratrices restent tout de même activent.
 
- Point écologique
 
Alors que les stations d'épuration sont extrêmement énergivores et polluent les sols par les boues produites chargées en nitrates, la phytoépuration à cet atout écologique. Par le biais de ce système et grâce au cycle de l'azote décrit précédemment, l'eau et les nappes phréatiques sont libérées d’impuretés issues de notre consommation, notamment. Il s'agit ainsi, d'un processus naturel de biodégradation favorisant la biodiversité et respectant l'environnement.
 

- Installation
 
Louis vous explique dans la partie synthèse comment s'installe les filtres plantés de macrophytes (station de phytoépuration).

© 2015-2016 / Manon RANNOU / Louis BROCHEN / Vincent COLLET

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